Restauration
esthétique

La restauration esthétique s’attache à redonner une lisibilité et une valeur esthétique à l’œuvre  tout en préservant son intégrité et son authenticité historique. Cela passe par  le nettoyage, l’allègement de vernis,  le comblement des lacunes, la retouche et la pose de vernis.

Nettoyage de la couche picturale

Cette opération réalisable sur tous types de supports (Toile, bois, mural, objets 3D, etc.) nécessite de s’adapter aux matériaux constitutifs pour être réalisée en toute sécurité.

Voir nettoyage du revers dans la rubrique traitement conservatif.

Le décrassage

Le nettoyage d’un tableau se passe toujours en plusieurs étapes. Le restaurateur doit d’abord réaliser un décrassage afin d’ôter toutes les pollutions atmosphériques, suie, poussières, graisses, matériaux exogènes, etc.
 Celui-ci peut être réalisé avec différentes techniques en fonction du type d’encrassement et de la nature de la couche picturale.


L’allègement de vernis

Une fois la couche picturale décrassée, on peut alléger ou retirer la couche de vernis si celle-ci est oxydée et endommage fortement la lisibilité de l’œuvre. 

Cette opération peut s’avérer délicates et doit être réalisée par un professionnel. Nous réalisons des mélanges, des émulsions ou gels afin de réduire l’usage de solvants trop agressifs pour la couche picturale et toxiques pour le restaurateur et l’environnement.  

Retrait des repeints

Certains repeints peuvent être disgracieux ou discordant avec un vieillissement des différentes couches de peinture. Cependant une réflexion déontologique est toujours faite car le repeint fait souvent partie de l’histoire matérielle de l’œuvre.

Décrassage de tableau.
Décrassage d'une œuvre du XVIe siècle..
Mastic de Forme ©atelierferlayrouart
Mastic de forme avant la réintégration chromatique. ©atelierferlayrouart

Réintégration des lacunes de couche picturale

Application d’un mastic de fond et de forme

L’œuvre comportant des lacunes doit, avant la réintégration chromatique, recevoir des mastics redonnant une continuité de surface à la couche picturale.

Un mastic aqueux réversible est alors posé en site de la lacune, ne devant absolument pas déborder sur la couche picturale originelle.

Il a pour objectif de recréer la structure picturale disparue en étant au plus proche de la matière picturale environnante. 

Cette étape assez fastidieuse est primordiale à la bonne intégration de la retouche.

Retouches ou réintégration chromatique

La réintégration chromatique ou la retouche des lacunes de couches picturales est une étape de la restauration esthétique très importante, car elle conditionne l’aspect final du l’œuvre afin de lui rendre sa lisibilité.

Plusieurs types de retouches existent et peuvent être pratiquées par différents moyens. Celles-ci se doivent d’être complètement réversibles et identifiables.

  • La technique illusionniste, où la retouche est imperceptible, est souvent préférée par les particuliers.
  • La technique pointilliste consiste à appliquer les couleurs par petits points recréant de loin l’illusion optique du motif. Cette technique laisse volontairement la retouche visible de près afin de distinguer les zones originales des zones retouchées. 
  • Sur le même principe, la technique du trateggio a été mise au point en Italie, au lendemain de la seconde guerre mondiale pour restaurer des œuvres très endommagées. Elle est surtout pratiquée sur les peintures primitives italiennes. Elle consiste en la juxtaposition de petits traits verticaux de couleurs pures afin que l’œuvre retrouve de loin sa lisibilité sans toutefois trahir les zones originales de l’œuvre.
  • Certaines œuvres très anciennes et ou dont les zones lacunaires sont trop importantes peuvent également recevoir une réintégration chromatique d’un ton neutre, trouvé en fonction des nuances dominantes de l’œuvre. Cette technique a pour effet de diminuer l’impact visuel des zones accidentées.
Palette retouche de tableau. ©Arelys photos
Palette retouche de tableau. ©Arelys photos
Pose de vernis sur une œuvre de grand format.
Pose de vernis sur une œuvre de grand format.

Vernissage

Les tableaux sont très souvent vernis jusqu’au XIXe siècle. À partir du mouvement impressionniste les peintres par choix, décident parfois de ne plus utiliser le vernis pour une appréciation des couleurs pures et un rendu plus mat et moins lustré que leurs prédécesseurs.  

Ce choix fait donc partie du processus créatif de l’artiste et se doit d’être respecté. 

A contrario les œuvres initialement vernies doivent retrouver un vernis après les opérations d’allègements pour retrouver leur état originel.

L’atelier dispose de différents outils et types de vernis afin de s’adapter à chaque œuvre.

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